Les sciences de la consommation entre mystère et découverte
Bien que le domaine d’études des sciences de la consommation soit porteur et ancré dans les perspectives de développement et d’évolution de la société, le fait qu’il soit complètement unique et multidisciplinaire fait en sorte qu’il est énigmatique aux yeux de certain.e.s et fascinant aux yeux de ceux et celles qui le découvrent. Ce billet, réalisé grâce à la contribution de 3 membres du corps enseignant en sciences de la consommation, vise à en découvrir une autre facette.
Choix de carrière au sein des programmes en sciences de la consommation
LA découverte qui a tout changé
Mon parcours est le résultat de formidables hasards qui m’ont menée à une carrière que j’adore! Fait anecdotique, au départ, je désirais faire carrière en tant que psychiatre pour les tueurs en série. Heureusement pour moi, j’ai découvert le baccalauréat en sciences de la consommation! Au moment de ma diplomation, à la suite de mon corpus universitaire des plus enrichissant, on m’a encouragée à poursuivre à la maîtrise. Ce fut le début de ma carrière en tant qu’assistante de recherche, et à force de faire présentation après présentation, bien que cela me semblait initialement improbable, j’ai découvert que l’enseignement me stimulait. En combinant mes intérêts pour la psychologie du consommateur, la recherche et l’enseignement, devenir professeure-chercheure en sciences de la consommation s’est imposé à moi comme le seul choix possible! Pour la première fois de ma vie, je n’avais aucun plan B, je ne me voyais pas du tout ailleurs.
Un emploi qui allait de soi
J’ai travaillé beaucoup, dans le cadre de ma carrière, sur les sphères touchant la vie quotidienne et la consommation. L’alimentation se retrouve parmi les éléments centraux constituant l’identité humaine, et ce, parce que c’est une activité quotidienne, qui s’avère structurante et qui englobe tous les pans de la vie. La consommation est inhérente à la constitution de notre appartenance et de notre construction identitaire dans la sphère individuelle, professionnelle et sociale. En somme, ces éléments justifient mes motivations à l’égard du fait de faire carrière au sein des programmes en sciences de la consommation. Cela me permet, entre autres, d’intégrer cette perspective dans le cadre des cours que j’enseigne afin que les étudiant.e.s puissent développer, lors de leur cheminement académique, la capacité de jeter un œil critique vis-à-vis de la consommation en général et réfléchir quant à leur participation et moyen d’expression dans leur vie.
Du rêve à la réalité
Dès le début de mes études au baccalauréat, je possédais un grand intérêt pour l’éducation et la protection des consommateurs. J’ai toujours été convaincue du bien fondé d’éduquer les jeunes et moins jeunes à la consommation. À travers mon parcours, j’ai eu la chance de travailler à l’Office de la protection du consommateur, à la Direction de l’éducation et de la recherche, où j’ai pu élaborer du matériel pédagogique ainsi qu’organiser des activités d’apprentissage pour soutenir les enseignant.e.s des écoles primaires et secondaires au Québec. Cette expertise m’a amené à travailler comme chargée de cours en sciences de la consommation et à enseigner les cours touchant la gestion des ressources personnelles, dont le budget. On doit préciser que dans les années 1990 le baccalauréat comportait des cheminements, dont celui du management des ressources. Depuis ce temps, le programme d’études a évolué et j’ai eu la chance de le voir se développer et d’y contribuer.
Démystifier quelques-uns des mandats des professionnel.le.s en sciences de la consommation
Il y a trois grands volets interconnectés à la fonction de professeur.e : l’enseignement, la recherche et le service à la collectivité. Les professeur.e.s en sciences de la consommation choisissent avec passion et dévouement de s’engager dans chacune de ces sphères et en voici quelques exemples, hormis pour le volet enseignement qui ne s’avère plus empreint de mystère.
La recherche
En sciences de la consommation, les projets de recherche doivent servir à nourrir l’enseignement et permettre d’aider la société à devenir meilleure en répondant à des problématiques touchant le consommateur et la consommatrice.
« Je voulais collaborer sur des projets de recherche qui permettent d’évoluer en tant que société plus consciente des choix qu’elle fait et partager mes connaissances non pas seulement dans le milieu académique, mais aussi auprès des consommateurs et consommatrices qui ont le pouvoir de faire changer les choses par leurs décisions de consommation. »
Jacinthe Cloutier
De surcroît, contre toutes présomptions, le volet de la recherche représente près de la moitié des efforts à titre de membre du corps professoral. En revanche, les professeur.e.s en sciences de la consommation bénéficient d’une aide précieuse.
« De nombreux et nombreuses étudiant.e.s en sciences de la consommation font preuve d’un dévouement incroyable afin de nous soutenir dans l’élaboration des projets de recherche (collecte des données; analyse et interprétation des résultats; sans oublier la nécessité de communiquer, transférer et valoriser ces données lors de colloque ou autres événements scientifiques). Les étudiant.e.s nous soutiennent dans le travail de développement et de mobilisation du savoir. »
Laurence Godin
Le service à la collectivité
Le personnel enseignant collabore avec différents intervenants et organismes dont notamment, l'Office de la protection du consommateur, la Société de l'assurance automobile du Québec, les Associations de consommateurs ainsi que les milieux d'affaires permettant aux programmes en sciences de la consommation de rayonner et d'apporter un apport important dans la collectivité. De plus, afin de soutenir et d’accompagner les étudiant.e.s dans leur parcours académique et professionnel, Jocelyne Lévesque est mandatée afin de promouvoir les programmes auprès des milieux d’affaires et se dévoue à rechercher et à créer de plus amples opportunités de stage pour les étudiant.e.s. Cela est important, car chaque professionnel.le en sciences de la consommation représente un surcroît de valeur pour la société.
« Lors de leurs stages, les étudiant.e.s-stagiaires touchent à plusieurs facettes de l'entreprise. Leur contribution, leur regard neuf sur les projets apportent beaucoup. Pour les organisations, les stages s'avèrent un excellent moyen pour repêcher les meilleurs talents. »
Jocelyne Lévesque
Forces distinctives des étudiant.e.s en sciences de la consommation
Les étudiant.e.s qui s’inscrivent en sciences de la consommation sont d’abord et avant tout des personnes qui se soucient du bien-être des autres, des consommateurs et consommatrices. Ce sont également des personnes curieuses qui aiment en apprendre davantage dans divers domaines. Les sciences de la consommation représentent une discipline multidisciplinaire permettant de former des étudiant.e.s polyvalent.e.s faisant preuve d’un sens critique vis-à-vis de plusieurs angles et définitions de la consommation différents. En effet, la force distinctive des étudiant.e.s en sciences de la consommation réside dans le fait qu’ils et elles sont habileté.e.s à travailler avec une palette d’outils variés aux forces, perspectives et angles de vue multidisciplinaires. Évidemment, la diversité des profils des diplômé.e.s ne permet pas de généraliser et de définir un profil type, et c’est ce qui est parfait pour le monde dans lequel on évolue, car le « profil traditionnel », ne répond plus aux besoins des employeurs. Ce qui est recherché maintenant ce sont des personnes qui sont capables de mobiliser plusieurs ressources différentes pour accomplir des mandats tout aussi diversifiés. Et ça, c’est exactement ce qui fait la force de nos étudiant.e.s : des professionnel.le.s qui sont capables d’utiliser leurs connaissances en communication, en droit, en marketing, en économie ou en gestion de projet pour arriver à des résultats permettant de répondre aux besoins de différentes clientèles.
D’ailleurs, nous en profitons pour féliciter la nouvelle cohorte de diplômé.e.s en sciences de la consommation qui représentera fièrement nos programmes, en prenant une place active, positive et constructive dans la société.
Ann-Marie Gosselin
Département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation
Université Laval