Diversifier les productions végétales dans le respect du développement durable et l'égalité entre les femmes et les hommes.
Mettre l’accent sur l’environnement, la promotion de l’égalité, l’intégration socioéconomique et la sensibilisation aux bonnes pratiques nutritionnelles
L’Université Laval a pignon sur rue dans la Commune de Saint-Marc, située à une centaine de kilomètres au nord de la capitale haïtienne. Elle y met en œuvre un projet axé sur le développement agricole, le progrès économique, la santé nutritionnelle et la formation universitaire. Cette initiative est réalisée avec l’appui du Ministère des affaires étrangères, du commerce et du développement du Canada, en étroite collaboration avec plusieurs partenaires haïtiens et canadiens. L’association de l’agriculture et de la nutrition représente la pierre angulaire de ce projet bénéficiant à une communauté de 16 000 personnes et nommé AKOSAA, acronyme tiré de son nom en créole haïtien.
Les défis reliés à l’agriculture et à la nutrition ne manquent pas en Haïti. L’accès difficile à l’eau pour l’irrigation des cultures, la parcellarisation des terres, le faible niveau de mécanisation et l’enclavement économique représentent autant d’obstacles au progrès agricole. La sous-nutrition sévit chez les femmes et chez les enfants. Quelque 22 % des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique, ce qui affecte leur résistance aux infections et leur développement.
Le projet AKOSAA met l’accent sur la diversification des productions végétales, le respect de l’environnement, la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes, l’intégration socioéconomique et la sensibilisation aux bonnes pratiques nutritionnelles. Il s’attache à pérenniser l’impact de ses actions en assurant le renforcement des capacités.
À Saint-Marc, une équipe composée d’une douzaine de professionnels haïtiens et d’une bénévole canadienne appuie les communautés dans les domaines de l’agronomie et de l’action coopérative. Elle accompagne les centres de santé dans le dépistage, la prise en charge et la prévention de la malnutrition. Elle accueille également plusieurs activités de formation et de recherche universitaires dans les domaines de l’agronomie, de l’agroéconomie et de la nutrition.
À l’Université Laval, tous les départements de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation contribuent à cette initiative pluridisciplinaire. Les facultés de Médecine, des Sciences de l’administration, des Lettres ainsi que de Foresterie, de géographie et de géomatique mettent également leur expertise au service de la sécurité alimentaire en Haïti.
En Haïti, les partenaires du projet AKOSAA sont l’Université d’État d’Haïti, la Fondation CHIBAS, le ministère de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du développement rural, le ministère de la Santé publique et de la Population et enfin la Coordination nationale de la sécurité alimentaire. Enfin, plusieurs institutions canadiennes, soit l’Université de Moncton, la Société de coopération pour le développement international (SOCODEVI) et le Centre de coopération internationale en santé et développement (CCISD) apportent une précieuse contribution aux activités du projet.
Forte de ses compétences diverses et complémentaires, l’équipe du projet AKOSAA propose des approches participatives fondées sur le dialogue entre les tenants de divers savoirs. Les innovations en matière d’agriculture, de nutrition et d’action coopérative sont ainsi ancrées dans le patrimoine agricole et alimentaire local et enrichies par lui. Les producteurs et les productrices haïtiens se familiarisent avec de nouvelles variétés de haricot, de maïs, de niébé et d’arachide riches en nutriments. Ils ou elles intègrent ces aliments biofortifiés à leur diète et les commercialisent, au bénéfice de la sécurité alimentaire et de la santé nutritionnelle de la population.