Pratiques écoresponsables en production aviaire
22 août 2024
Les travaux d'Ismaïl Fliss proposent une solution de rechange aux antibiotiques par des molécules antimicrobiennes naturelles, appelées bactériocines.
Ismaïl Fliss, professeur à la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation de l'Université Laval, a obtenu une aide de 1,6 million$ dans le cadre du programme InnoVet-AMR II, un programme de financement du Centre de recherche pour le développement international. Ce montant soutiendra un projet de trois ans, de 2024 à 2027, qui sera mené en collaboration avec l'Institut supérieur des sciences biologiques appliquées de Tunis et le Muséum national d'histoire naturelle de Paris, en France. Il implique également l'École nationale de médecine vétérinaire de Sidi Thabet, à Tunis, et l'Université de La Rioja, en Espagne.
Le professeur Fliss a développé une expertise dans la production de composés antibactériens et antifongiques, par le biais de bactéries lactiques, et dans leur utilisation comme solution de rechange aux antibiotiques dans les secteurs alimentaire et vétérinaire. Ce projet, explique-t-il, vise à développer des procédés industriels écoresponsables et économiquement viables pour la production de différentes bactériocines, de petites molécules antimicrobiennes naturelles. Il vise également à évaluer le potentiel de ces bactériocines comme une solution de rechange naturelle aux antibiotiques en production avicole industrielle.
«Ce projet s'attaque à un problème d'actualité qui suscite beaucoup d'inquiétude dans les secteurs médical et vétérinaire», souligne le professeur. Selon l'Organisation mondiale de la santé, en 2019, la résistance aux antibiotiques représente l'un des 10 principaux problèmes de santé publique qu'il faut contrer.
«Les bactériocines ont l'avantage d'avoir un spectre d'action plus spécifique, contrairement aux antibiotiques qui sont souvent à large spectre et qui, de ce fait, détruisent un ensemble de bactéries intestinales, bonnes ou mauvaises. Les bactériocines sont donc proposées comme une des solutions les plus prometteuses pour le remplacement des antibiotiques dans le domaine de l'élevage avicole industriel», explique le professeur Fliss.